LE SABOTIER

Partez à la découverte de la fabrication des sabots. Cliquez sur les noms d'outils qui apparaissent en violet pour obtenir une photo.
  • sabotsÀ la moitié du 19e siècle, le sabotier compte un grand nombre de clients ; tous les villageois, hommes et femmes, se chaussent de sabots en bois. En effet, malgré le travail du cuir, les chaussures de cette matière restent rares et chers ; les souliers sont réservés aux grandes occasions ou aux notables. L’artisan sabotier est alors indispensable et présent dans chaque village. Il peut fabriquer jusqu’à 3 paires par jour, soit environ 15 heures de travail. Il est à noter qu’à l'époque, un paysan renouvelait ses sabots 3 à 4 fois par an. Certains les achetaient dans une plus grande pointure afin de les compléter avec de la paille, du foin ou des chaussons.

  • Le sabotier exploite généralement le noyer qu’il achète sur pied. Cet arbre coûteux doit être d’au moins 2 m de circonférence et son cœur ou bois noir doit occuper la plus grande partie du tronc.
    L’arbre est ensuite arraché ; le pied est dégagé à la pioche et les racines sont coupées à la hache. Le bois de marnage, ou bois à bâtir, est récupéré tandis que le pied est vendu, sur place, à l’industrie. Les billes de bois sont ensuite transportées vers la boutique par des chevaux à l'aide de charrettes.

  • Après acheminement, les billes sont débitées en tronçons d’un mètre, puis sciées en 3 morceaux allant de 35 à 40 cm. Cette taille permet de réaliser la plus grande pointure possible : le 46.
    Ensuite, ces tronçons sont divisés en plusieurs quartiers selon l’épaisseur du tronc.

    Comment calculer la pointure d'une paire de sabots ?
    Il suffit de mesurer l’intérieur du sabot et d’ajouter sa moitié.

    Exemple :
    Mesure intérieure = 30 cm + 15 cm = pointure 45.

  • séchageLe séchage constitue une étape fondamentale dans le processus de fabrication. En effet, le bois ne peut être travaillé que lorsqu’il est à demi-sec. Il a lieu avant et après l’ébauche. Il peut durer plusieurs semaines si les sabots sont suspendus dans la boutique ou une nuit s’ils sont passés au séchoir.

  • billotUne quinzaine d’outils sont nécessaires pour façonner le futur sabot ! Tout d’abord, le quartier de bois est posé sur un billot (photo ci-contre). L’ébauche du sabot commence alors avec une hache à épaule de mouton. Quant à l’herminette, elle va permettre de façonner grossièrement le talon. La pièce est ensuite travaillée au paroir, une longue lame de 60 cm fixée à l’anneau du billot, permettant un effet de levier pour travailler sous différents angles et ainsi profiler l’extérieur du sabot. Des cales vont ensuite maintenir l’ébauche tandis que le creusement est amorcé grâce à une tarière, une vrille pour évider le sabot à l'aide de cuillères. Le boutoir évide la partie antérieure du pied tandis que la talonnière, comme son nom l’indique, façonne l’extérieur du talon. La rouanne finit de creuser le fond et la pointe tandis que le bigot, couteau recourbé et tranchant sur les deux rives, lisse et parfait l'intérieur.

  • planePour lisser les imperfections, le sabotier utilise une plane, une longue lame comprise entre deux poignées, ou un racloir. Il place ensuite, dans une rainure de chaque côté du sabot, un fil de fer assurant la solidité de la chaussure : c’est la frette.

  • décorationLa paire de sabots pouvait être nue, enduite d’une teinture à base de suie, fumée, cirée, mais aussi ornée de motifs géométriques ou floraux dessinés à la pointe de couteau ou encore pourvue d’une sangle de cuir aux motifs embossés.