Suzanne Tranchant, photographe des champs de bataille

Suzanne Tranchant, photographe des champs de bataille

Suzanne Tranchant naît le 15 septembre 1861, à Paris. Elle est l’aînée des cinq enfants d’une famille bourgeoise, parisienne par sa mère et poitevine par son père. Suzanne se rend régulièrement à Chauvigny, dans la propriété de la Chantellerie. Elle fait très tôt preuve d’indépendance et d’originalité, s’intéresse à l’écriture et la sculpture, et expose dans les grands Salons parisiens. Suzanne choisit aussi la photographie dès ses 20 ans, un art original et peu féminin à la fin du XIXe siècle. Elle immortalise ses proches, le patrimoine chauvinois, la vie parisienne et les Expositions universelles, et elle ramène de nombreuses photographies de ses voyages en Europe, en Afrique et au Cap-Nord.

À partir de 1919, Suzanne se rend sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Elle parcourt ces paysages dévastés et témoigne, par ses photographies, des horreurs de la guerre sous toutes ses formes : les monuments éventrés, les maisons détruites, la cruauté des hommes et de la guerre en général, la violence d’un conflit qui a fait des millions de victimes.

À travers son œuvre, Suzanne nous présente un journal intime en images, l’histoire de sa vie et des lieux qu’elle traverse. Elle nous lègue son œuvre mémorielle, qui illustre le quotidien de son enfance au sein d’une famille bourgeoise et de ses différents voyages, mais aussi le tournant du XXe siècle, et surtout l’horreur de la Grande Guerre. Son témoignage se perçoit comme un constat de vie, d’une époque, comme un bref aperçu, sans artifices, de la banalité du quotidien mais aussi des conséquences des ravages du premier conflit mondial. Ici et ailleurs, Suzanne est un témoin de son temps.

Suzanne tombe malade et s’éteint la nuit du 24 décembre 1942 ; elle repose dans le cimetière chauvinois de la Ville-Haute.