ANTIGNY

Selon la légende, les saints Savin et Cyprien auraient été martyrisés sur le territoire d'Antigny en 421, probablement sur une île, aujourd'hui disparue, pour saint Savin et vraisemblablement au Gué-de-Sciaux pour saint Cyprien.
L'ancienneté du site comme lieu de culte est attestée par l'existence d'une vaste nécropole mérovingienne, à l'emplacement actuel da la place du village.
La première mention du village, sous le nom d'Anthignec, apparaît dans les textes relatifs à l'abbaye de Saint-Savin en 1184. La forme Antigny est utilisée pour la première fois dans un texte de 1450.

Des sarcophages mérovingiens ont été mis au jour sur la place de l'église, lors de fouilles archéologiques menées par le père Camille de La Croix de 1884 à 1886. Il y avait par endroits jusqu'à trois couches de sarcophages superposés. L'un deux, le mieux conservé, appartient à un groupe de 10 tombeaux dits "à décor végétal symbolique". Il est conservé au musée lapidaire du baptistère Saint-Jean à Poitiers.

Dépôt visitable

piscine absidialeLe dépôt de fouilles d'Antigny a été créé à la suite de fouilles archéologiques menées sur le site du Gué-de-Sciaux par la Société de Recherches Archéologiques du Pays Chauvinois. Les collections proviennent essentiellement d'un sanctuaire de l'agglomération gallo-romaine, étudié depuis 1984. L'architecture et les pratiques religieuses y sont illustrées par la reconstitution grandeur nature d'un fronton sculpté d'un temple du IIe siècle. Ainsi que par des éléments de statuaire et des offrandes, composées entre autres de céramiques et d'ex-voto.

Plusieurs blocs sculptés composaient le fronton arrière du temple classique d'un sanctuaire du Gué-de-Sciaux. L'un d'eux porte les symboles du monde romain : un aigle tient entre ses serres un foudre, debout sur un globe représentant l'Orbis Romanus, "le monde romain". Il est entouré d'une couronne de feuilles de chêne, la corona civica, "couronne civique", l'une des hautes distinctions honorifiques romaines.

La tête de Mercure provient d'un sanctuaire de l'agglomération gallo-romaine du Gué-de-Sciaux. Elle devrait appartenir à une statue d'une hauteur de 2,30 mètres environ. Le traitement réaliste et soigné des divers éléments, notamment de la chevelure, des yeux et des oreilles, témoigne d'une parfaite maîtrise de la sculpture.
Le culte de Mercure, dieu du commerce, protecteur des marchands et des voyageurs, était très répandu en Gaule romaine, où il était assimilé au dieu Lug.