VALDIVIENNNE
La commune est de création récente. En 1969, elle a regroupé Morthemer, Salles-en-Toulon et Saint-Martin-la-Rivière. La Chapelle-Morthemer les a rejointes en 1974.
Le nom de la Chapelle-Morthemer vient de la famille Morthemer apparue en 1054. Des mentions attestent l'ancienneté de ce petit village, cité sous la forme de "Ecclesia Sanctae Mariae de Capella quae est apud Mortuum Mare extra castrum" vers 1095 et sous celle de La Chapelle près Morthemer en 1509.
Le nom de Morthemer rappellerait les marécages de la vallée. Le village est cité sous le nom de Castrum Mortemarum vers 1077 et de Morthemer en 1515 Châtellenie depuis le XIe siècle, devenue en 1428 l'une des plus importantes baronnies du Poitou, Morthemer a vu se succéder les grandes familles de Morthemer, Sénéchal et Taveau.
Le nom de Salles-en-Toulon vient du germanique saal, "chambre, château" et d'un terme prélatin tel/tol. Le village est cité sous le nom de Sales en 1390 puis de Salles-en-Toulon en 1653. En effet, pour distinguer le nom très répandu de "Salles", lui a été adjoint celui de "Toulon", nom d'un écart de peuplement ancien.
Saint-Martin-la-Rivière porte le nom du célèbre évangélisateur, comme près de 300 communes en France. Le fief de Saint-Martin apparaît en 1310.
Église Notre-Dame de La Chapelle-Morthemer
L'église apparaît à la fin du XIe siècle. Sur les chapiteaux qui coiffent l'un des contreforts-colonnes, un petit guerrier armé d'une lance tient un rameau de feuillage. Surmonté d'une flèche octogonale en pierre, le clocher-porche gothique renferme trois cloches, dont la plus ancienne, a été fondue en 1696.
Les modillons et les chapiteaux qui ornent le chevet de l'église sont sculptés de façon très variée.
Si certains présentent des formes géométriques simples ou des têtes d'animaux stylisées, quelques-uns sont ornés de savants entrelacs, de visages ou de personnages en pied. Tel ce moine présenté de face, la tête surdimensionnée, tenant dans une main un arbre et dans l'autre un bâton.
Église Notre-Dame de Morthemer
L'église Notre-Dame, est un édifice complexe de plan irrégulier. La nef, la crypte et le sanctuaire appartiennent à une première campagne de travaux datant de la fin du XIe siècle. Une seconde campagne, dans la première moitié du XIIIe siècle, ajoute le transept, le clocher et les voûtes de la nef.
Elle est ensuite fortifiée au XIVe siècle, puis subit différentes modifications avant sa restauration, commencée au XIXe siècle grâce à la famille de Soubeyran.
Château - Morthemer
Siège d'une châtellenie mentionnée dès 1077 et érigée en baronnie au XVe siècle, le donjon roman du château de Morthemer a fait l'objet d'une restauration abusive sur l'élévation.
Ces travaux ont été confiés à partir de 1865 par le baron Soubeyran, riche financier et député, à Boeswillwald, disciple de Viollet-le-Duc. Le donjon était à l'origine une tour carrée de cinq étages. Il a été relié à l'église par un logis du XVIIe siècle.
Le Poiron de Saint-Martin-la-Rivière
La mention la plus ancienne connue du Poiron est relevée dans un document du XVe siècle. Il s'agit de l'acte de partage de la maison de Genouillé réalisé en juillet 1457. Au cours du XVIIe siècle, le domaine du Poiron appartient à Jacques Mayaud, maire de Poitiers en 1622, puis revient à Jeanne-Thérèse sa petite fille. Celle-ci l'a transmis à ses descendants, sans qu'aucun d'eux ne soit venu y résider.
Au cours de la période révolutionnaire, le Poiron est confisqué comme "Bien d'Emigré" puis vendu aux enchères à Jean-Antoine Delauzon. A sa mort, le domaine revient par tirage au sort à son fils Jean-Augustin, qui le transmet à l'une de ses filles Marie-Monique, épouse Guillemet.
Ce dernier, devenu veuf, le vend en 1880 à Pierre Lathus, laboureur, qui y réside et exploite le domaine depuis plusieurs années. Aujourd'hui, ses arrières-petits-enfants, Denise et Jean Laverré habitent le Poiron.
A l'angle sud-est de l'enceinte, la chapelle du Poiron forme un petit bâtiment rectangulaire.
A l'intérieur, les murs sont couverts d'un enduit blanc orné d'un décor à faux joints de pierre semé d'étoiles, de fleurs de lys, de "L" couronnés et de monogrammes du Christ (IHS) surmontés d'une croix.
A mi-hauteur sur le mur sud, les armoiries de Jacques Mayaud sont présentées en bas-relief sur un cartouche porté par deux félins et surmonté d'un heaume.
La présence de ces armoiries et le style du décor de l'enduit peint, incitent à attribuer la construction de la chapelle à la première moitié du XVIIe siècle.
Église Saint-Hilaire de Toulon
Probablement érigée au bord de la Vienne pour desservir un point de passage très fréquenté, l'église de Toulon peut dater des environs de 1100. L'édifice est rectangulaire à chevet plat. La façade romane est percée d'un portail entre deux arcades aveugles.
Un chapiteau représente des lions à l'arrière-train retourné et une scène du péché originel. Un relief historié assez énigmatique a été encastré dans le faux tympan droite.